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1. Les chutes

1.1 Informations générales

Les baby-boomers prennent leur retraite ! Une partie d'entre eux ont déjà fêté leur 65e anniversaire et bientôt ce sera au tour de ceux nés entre 1957 et 1966 de quitter le monde du travail (Höpflinger et al., 2019). Bien que la population vieillisse en meilleure santé (Promotion Santé Suisse, 2016), personne n'est à l'abri des changements biologiques liés à l'âge tels que la diminution des réflexes, de la force et de la souplesse musculaires, la diminution des capacités auditives et visuelles, l'augmentation des comorbidités et de la polymédication (Kenny et al., 2011). Ces facteurs de risque intrinsèques et extrinsèques sont associés à une forte augmentation de la prévalence des chutes (BPA, 2017).

1.2 Situation en Suisse et dans le monde

Dans le monde, 28 à 35% des personnes âgées de plus de 64 ans chutent chaque année et la fréquence des chutes s’accroît avec l'âge et le niveau de fragilité (Yoshida, 2007). Dès 60 ans, ce sont tant l'incidence des chutes que leur gravité qui augmentent (Rubenstein et al., 2001). Les personnes âgées ont plus de risques de tomber que les autres et la proportion des chuteurs augmente avec l'âge. En Suisse, un individu sur quatre (25%) de plus de 65 ans chute au moins une fois par année. Ce pourcentage approche les 30% chez les individus de plus de 80 ans (Promotion Santé Suisse, 2016). Par exemple, durant l’année 2017, 23% des personnes âgées de plus de 65 ans vivant à domicile ont fait au moins une chute, proportion atteignant les 33% chez les individus de plus de 80 ans (OFS, 2019) :
Chutes en 2017 65-79 ans
Fig.1a - Chutes en 2017 Population de 65-79 ans vivant en ménage privé.
Chutes en 2017 80+ ans
Fig.1b - Chutes en 2017 Population de 80 ans et plus vivant en ménage privé.

1.3 Conséquences physiques des chutes

Les chutes peuvent avoir un impact important sur la santé et la qualité de vie des personnes âgées (Deandrea et al., 2010) entrainant une diminution de la confiance et des craintes de récidive (Roe et al., 2009). Cela peut conduire à une diminution des activités quotidiennes (Scheffer et al., 2008), des capacités physiques, des interactions sociales et donc en accroitre le risque (Vellas et al., 1997; Yardley & Smith, 2002). Par conséquent, elles sont une composante importante du déclin durable de la « qualité de vie liée à la santé » et de la « satisfaction de vivre » (Stenhagen et al., 2014).

Les conséquences des chutes sont diverses ; douleurs chroniques, perte de mobilité et d'autonomie, hospitalisations de longue durée ou placements dans des établissements médico-sociaux (OFS, 2019; WHO, 2008). De plus, les chutes peuvent être graves voir mortelles pour les personnes âgées (Organisation Mondiale de la Santé, 2018). « Chaque année, près de 1300 personnes âgées décèdent en Suisse des suites d’une chute» (Promotion Santé Suisse, 2016). Dans notre pays, les chutes sont responsables de plus de 83% des accidents mortels dans l’habitat et durant les loisirs (BPA, 2019):
Répartition des causes de décès
Fig.2 - Répartition des causes de décès dans l'habitat et les loisirs (moyenne 2012-2016)

1.4 Conséquences financières des chutes

Les coûts engendrés par les chutes peuvent être extrêmement importants. En Suisse, une hospitalisation pour fracture du col du fémur se chiffre à 15'000 CHF (Promotion Santé Suisse, 2016). En raison du vieillissement de la population et de l’augmentation de l’espérance de vie, un accroissement des dépenses liées aux soins de longue durée (EMS) est à prévoir (Promotion Santé Suisse, 2016). À l’heure actuelle, une année passée en EMS coûte en moyenne 100'000 CHF par personne (AVALEMS, 2019; Promotion Santé Suisse, 2016). De plus, quels que soient l’âge et l’état de santé, le souhait de rester vivre à domicile demeure présent car cela permet d’assurer une continuité ainsi qu’une forme de contrôle sur sa vie (Höpflinger et al., 2019).

1.5 La prévention des chutes

Les programmes de prévention ont pour objectif de réduire le nombre de personnes victimes de chutes, ainsi que le taux de chutes et la gravité des traumatismes qui en résultent (Organisation Mondiale de la Santé, 2018). Il a d’ailleurs été démontré que la fréquence des chutes chez les seniors suivant un programme spécifique de rééducation à l’équilibre peut être réduite de 30 à 50% (Promotion Santé Suisse, 2016).

Ainsi, les lignes directrices (Gillespie et al., 2012; Hopewell et al., 2018; Kenny et al., 2011; NICE, 2013; Sherrington et al., 2019) et les revues systématiques (Deandrea et al., 2010; Lamb et al., 2005; Lusardi et al., 2017) ont démontré l'efficacité des interventions multifactorielles visant à prévenir l'incidence des chutes chez les personnes âgées. Par conséquent, il convient de les interroger régulièrement sur leurs antécédents en matière de chutes (Beauchet et al., 2011; Monod, 2009; NICE, 2013).

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